Si j’étais un rookie – Andrei Iosivas (Bengals) est un diamant brut

Andrei Iosivas correspond à la définition de l'expression "plancher bas/plafond haut".

Bienvenue en NFL jeune débutant ! Après avoir été des joueurs importants dans leurs universités, les rookies doivent à nouveau gagner leurs places chez les pros. Qui sont-ils et quels espoirs suscitent-ils ? Venez à la découverte de ces nouvelles pépites. Aujourd’hui, focus sur le receveur de Cincinnati Andrei Iosivas.

Andrei Iosivas

Né le 15 octobre 1999 au Japon 
1m91 pour 96 kilos
Receveur, Cincinnati Bengals

Lors de la draft 2023, les Bengals ont choisi deux receveurs. Le premier au 4e tour avec Charlie Jones : véritable technicien du poste mais manquant de gabarit. Au 6e tour, ils ont misé sur les qualités athlétiques de Andrei Iosivas, en espérant le faire progresser en intelligence de jeu.

L’intelligence n’étant pas ce qu’il manque à cet étudiant venu de Princeton !

Si j’étais un parcours : studieux

Avec un père lui mettant la pression sur le plan scolaire, Andrei Iosivas a toujours eu de bonnes notes en classe. L’université de Stanford et son prestige académique était l’objectif de Mihai Iosivas pour son fils. La seule alternative possible pour le jeune Andrei était de rejoindre une université de la Ivy League : Princeton, Harvard ou Yale.

Tel était le désir d’intégration de parents primo arrivants sur le territoire Américain. Mihai est Roumain alors que Mme Iosivas vient des Philippines. Les deux se sont rencontrés au Japon et c’est là que Andrei a vu le jour. Quatre ans plus tard, la famille venait s’installer à Hawaï.

Bon en cours, Andrei Iosivas l’était aussi sur le terrain de football, mais pas au point de se faire remarquer par les recruteurs universitaires :

« J’ai toujours eu de bonnes notes : pas le choix avec mon père ! Au football, j’étais bon mais mon équipe au lycée attaquait la majorité du temps au sol. On me lançait le ballon parfois, mais pas souvent ! », confie t’il à Bleacher Report.

Totalement ignoré par les meilleures universités en terme de football, Andrei Iosivas rejoint Princeton, répondant à l’attente de ses parents. Une université bien plus réputée sur le plan scolaire que dans le sport.

L’adaptation ne fut pas simple à 8000 kilomètres de l’île de Hawaii. L’absence de sa famille, la différence de climat et le fait de ne plus être le meilleur élève de la classe l’ont obligé à se dépasser. Heureusement pour son moral, il a pu enregistrer des succès dans les compétitions d’athlétisme.

Si Andrei Iosivas était une qualité : athlétique

Star de l’équipe d’heptathlon en salle de Princeton, il signe ses performances à la course (60 mètres, 60m haies, 1000m), en sauts (hauteur, longueur et saut à la perche) et en lancer de poids. En 2022, il est nommé dans l’équipe-type du pays !

Andrei Iosivas met aussi ses qualités athlétiques au service du football. Après une saison 2022 à 943 yards et 7 touchdowns, il a été invité à jouer les deux matchs All Star en NCAA : le East West Shrine Bowl et le Senior Bowl. Interrogé par NFL Network, il déclare :

« Comme vous le voyez je suis ici (Senior Bowl). Je ne me prépare pas pour des jeux olympiques mais pour jouer au football. J’ai toujours été bon en athlétisme mais mon choix est de jouer au football. »

Autant tirer avantage de ses qualités physiques dans un sport où être rapide et agile est important. Sans surprise, Andrei Iosivas a brillé lors du NFL Combine 2023 avec des résultats cumulés lui donnant la note de 9,96 sur 10 !

Si Andrei Iosivas était un défaut : manque de technicité

Venant d’une conférence mineure en terme de football, il n’a pas pu affronter des adversaires de très bons niveaux. La transition vers la NFL reste donc compliquée.

Ses quarterbacks à Princeton n’étaient pas capables d’effectuer tous les lancers ni d’avoir plusieurs lectures, Andrei Iosivas courait le plus souvent le même tracé. En NFL, un receveur doit pouvoir attaquer différentes zones du terrain. Par manque de temps dû à la pression, le quarterback lance avec anticipation : le receveur doit donc se trouver à l’endroit exact au moment prévu.

Si le néophyte ne remarque que la dimension physique de ce sport, chaque position requiert beaucoup de technique. Andrei Iosivas doit parfaire la sienne pour devenir un joueur qui compte.

Si j’étais un joueur NFL : Christian Watson (Packers)

Les doutes concernant l’évaluation du joueur des Packers étaient identiques en 2022 : faible opposition et « arbre de tracés » limité. Pour l’instant, des soucis de santé n’ont permis à Christian Watson de montrer son talent que par séquences.

Les deux joueurs ont le même gabarit, viennent d’un niveau universitaire moindre et partagent des qualités athlétiques similaires. Mais les deux sont arrivés en NFL avec le besoin de perfectionner leurs fondamentaux.

Parce que les disciplines en athlétisme l’exigent, Andrei Iosivas connait déjà l’importance du travail pour progresser. Alors « le ciel est sa limite ».

Si j’étais un début en NFL : progression lente mais sûre

Son utilisation a été progressive dans l’attaque des Bengals : 1e match (2% des jeux offensifs), 2e match (3%), 3e match (10%) et 4e match (19%). Jamais ciblé par son quarterback, Andrei Iosivas est utilisé pour donner une fausse piste aux défenseurs ou pour bloquer.

Après 8 matchs joués, il ne totalise que 4 réceptions mais 2 donnant un touchdown !

Andrei Iosivas n’est pour l’instant que le 5e receveur dans la hiérarchie des Bengals après Ja’Marr Chase, Tee Higgins, Tyler Boyd et Trenton Irwin. Une stratégie pour le faire progresser sans trop de pression. Mais cela pourrait évoluer à l’avenir.

Si j’étais un projet : et plus si affinités

Les transitions réussies de joueurs étant aléatoire entre la NCAA et la NFL, les franchises prennent toutes les informations possibles.

Passé par les Bengals en tant qu’entraineur assistant (2002-2009), Bob Surace est le coach de Princeton depuis 2010. Sa connexion avec les dirigeants de Cincinnati a favorisé la sélection de Andrei Iosivas, qu’il a eu sous ses ordres pendant quatre ans.

En utilisant un choix du 6e tour de la draft, les Bengals n’ont pas risqué grand chose en le sélectionnant. Son contrat de 4 millions de dollars sur 4 ans ne pèse pas grand chose dans une masse salariale NFL. Si le joueur échoue, s’en séparer ne coûtera quasiment rien.

Si par contre le joueur montre des promesses en 2023, il pourrait devenir une option intéressante pour le manager de Cincinnati. La star offensive Ja’Marr Chase recevra sans nul doute une imposante prolongation de contrat en 2024. Pas sur alors que les Bengals puissent aussi conserver les receveurs numéros 2 et 3.

À l’issue de la saison en cours, les receveurs Tyler Boyd et surtout Tee Higgins seront libres de tout contrat. Ce dernier, performant comme un receveur numéro 1 cherchera sans doute une franchise pouvant lui donner ce statut sur le terrain, ainsi que le contrat qui va avec ! Si Andrei Iosivas se développe bien, alors ce casse-tête qu’est la gestion du salary cap sera moins difficile à résoudre pour Cincinnati.

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