Preview NFL 2019 – Green Bay Packers : le changement, c’est maintenant

Mike McCarthy enfin dehors, Green Bay et Aaron Rodgers entament un nouveau chapitre pour retrouver les premiers rôles.

La présentation équipe par équipe de la saison 2019 continue ! Au programme aujourd’hui : les Green Bay Packers. Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.

Les Packers ont connu une seconde saison négative consécutive, une première depuis 1992, faisant éclater l’unité du vestiaire et l’image de son joueur vedette. Ils avaient clairement besoin d’un changement et le départ de l’entraîneur Mike McCarthy à 4 rencontres de la fin, après 13 saisons, est un bon début. Green Bay a misé sur une jeune pousse qui débutera dans la fonction pour le remplacer. Sa lourde tâche sera de relancer Aaron Rodgers et l’attaque, avec un schéma offensif plus innovant.

Exit aussi les figures emblématiques qui ont marqué les années 2010. Place désormais à un effectif jeune et athlétique, avec une défense qui s’annonce redoutable, probablement le point fort de la franchise cette année.

La saison dernière : 6 victoires – 9 défaites – 1 nul, pas de playoffs

Mouvements à l’intersaison

Changement de décor dans le Wisconsin. Au propre comme au figuré. Les fresques géantes à la gloire des illustres anciens aux abords des vestiaires ont été remplacées par les joueurs vedettes du moment. Il en a été de même lors d’une intersaison riche en mouvements. Connus pour être relativement frileux en free agency, les Packers ont amorcé un virage à 180° sous l’impulsion de leur manager général Brian Gutekunst, enfin décidé à délier les cordons de la bourse. Place désormais à la jeunesse, au détriment des Randall Cobb, Nick Perry, Clay Matthews ou encore Mike Daniels, poussés vers la sortie. Pour les remplacer, Green Bay a plus dépenser que 30 équipes. Seuls les Jets ont été plus flambeurs.

Il y a deux façons d’aider un (très) bon quarterback. Trouver des mains pour attraper ses passes et des grands gabarits pour le protéger. Ou bien s’assurer qu’il n’ait pas à marquer 35 points pour l’emporter en renforçant la défense. Green Bay a privilégié la seconde option. Les deux Smith, Za’Darius et Preston, sont arrivés chacun avec des contrats de 4 ans et 120 millions de dollars cumulés afin d’accentuer la pression sur le quarterback adverse. Pour renforcer son front seven, Gutekunst a sélectionné Rashan Gary au premier tour, spécimen physique incroyable et polyvalent. Après le poste de cornerback l’an dernier, celui de safety a été remanié avec la signature d’Adrian Amos en provenance du rival Bears, et la sélection de Darnell Savage en 21e position de la draft.

En attaque, l’accent a été mis sur la ligne offensive pour permettre à Rodgers de rester en bonne santé et éviter qu’il n’encaisse encore 49 sacks dans la saison, comme en 2018. Et plus particulièrement sur l’intérieur, secteur le plus défaillant. En provenance de Denver, le polyvalent Billy Turner colle parfaitement avec le profil recherché. Il devrait se fixer au poste de garde droit, dans un système de blocage en zone prôné par Matt LaFleur. L’investissement est raisonnable (28 millions de dollars sur 4 ans) pour un joueur qui n’a cédé que 3 sacks l’an dernier et grandement participé à l’éclosion de Phillip Lindsay dans les rocheuses. Cela tombe bien, l’entraineur en chef souhaite que ses protégés courent davantage. Toujours dans cette optique, le rookie Elgton Jenkins, capable aussi d’évoluer en centre, arrive avec son intelligence tactique et ses qualités athlétiques pour permettre au jeu sol de décoller.

Arrivées notables : Matt LaFleur (HC), Billy Turner (G), Za’Darius Smith (OLB), Preston Smith (OLB), Adrian Amos (S).
Re-signatures : Marcedes Lewis (TE).
Draft : Rashan Gary (DE), Darnell Savage (S), Elgton Jenkins (G), Jace Sternberger (TE), Kingsley Keke (DE), Ka’Dar Hollman (CB), Dexter Williams (RB), Ty Summers (LB).
Pertes notables : Randall Cobb (WR), Muhammad Wilkerson (DE), Nick Perry (OLB), Clay Matthews (OLB), Jack Ryan (ILB), Baushad Breeland (CB), Kentrell Brice (S), Mike Daniels (DE).

Le(s) point(s) fort(s)

La première priorité de LaFleur dès sa prise de poste en janvier était de conserver le coordinateur défensif Mike Pettine. Une fois fait, les Packers se sont mis à acquérir le type de pièces polyvalentes qui conviennent à son système. Et le résultat est prometteur, avec le meilleur effectif depuis de nombreuses années. Même avec une huitième place ex æquo avec 44 sacks, Green Bay a encore amélioré son pass rush avec un front seven imposant, aux compétences variées, capable de débouler de toute part. Ces ajouts viennent compléter un groupe prometteur où trois joueurs ont plus de 26 ans et un seul est trentenaire (Tramon Williams). Sur les dernières années, ils ont aussi beaucoup misé sur la draft pour renforcer le dernier rideau, et cela devrait être payant cette saison. C’est en tout cas un secteur de jeu qui ne fera pas tâche au milieu des autres escouades de la NFC Nord, redoutable sur le papier.

Une défense efficace, qui peut viser un potentiel Top 10 en fin d’exercice, quoi de mieux pour enlever un peu de pression sur les épaules de son quarterback vedette. Pendant de nombreuses années, Green Bay a remporté des matchs en raison de son attaque. Ou plus simplement, grâce à Aaron Rodgers. Tant qu’il sera à la tête de l’attaque, cela ne changera pas.

En 2018, il n’était pas si mal avec 4 442 yards dans les airs, 25 touchdowns pour 2 interceptions. Mais pas assez bon par rapport aux autres poids lourds de la ligue, handicapé par ses problèmes de blessures et des choix contestables. Enfin débarrassé de Mike McCarthy, l’ancien MVP tient à démontrer qu’il a encore le niveau de ses glorieuses années. Son garde du corps côté aveugle David Bakhtiari est devenu l’un des meilleurs à son poste, la ligne a été renforcée, de quoi lui permettre de rester valide sur l’intégralité de la saison. Le talent est toujours présent, si la santé suit, aucune raison qu’il ne tutoie pas à nouveau les sommets.

Le(s) point(s) faible(s)

Le grand point d’interrogation se pose sur le groupe de receveur. La saison dernière Rodgers ne semblait pas leur faire confiance, à l’exception de Davante Adams. Adams est l’un des 10 meilleurs receveurs de la NFL, mais derrière, c’est un saut vers l’inconnu. Un ou plusieurs joueurs pourraient émerger, mais il y a beaucoup de jeunesse et un manque d’expérience. Marquez Valdes-Scantling semble tenir la corde pour le poste de numéro 2 après une première saison encourageante (38 réceptions, 581 yards, 2 touchdowns). Green Bay a investi deux choix en 2018 sur le poste avec Equanimeous St.Brown et J’Mon Moore, mais ils ont été plutôt discrets (343 yards en 24 réceptions à eux deux). Geronimo Allison et Jake Kumerow ont eu leurs moments avant de connaître des problèmes de blessures. La lumière pourrait venir de l’un d’eux. Beaucoup d’incertitude en soit, un peu inquiétant en cas de blessure du receveur numéro 1.

Le doute plane au-dessus des équipes spéciales. Ce secteur est en reconstruction et, à l’image du kicker Mason Crosby, elles ont péché en 2018. En difficulté au-delà de 40 yards (16/22), le vétéran a connu quelques mauvais matchs et des ratés coûteux. Green Bay a misé sur deux jeunes pousses pour son unité de dégagement, JK Scott en punter et Hunter Bradley en long snapper, mais pour l’instant les résultats sont mitigés avec une 27e position au niveau national en terme de distance nette. Surclassés sur les situations de retour, ils sont encore à la recherche de la perle à ce poste.

L’inexpérience de l’entraîneur en chef peut être un facteur déterminant cette saison dans la prise de décision ou la gestion du vestiaire. Et c’est à LaFleur qu’incombe la tâche de redynamiser Rodgers. Sauf que ce jeune gourou offensif (39 ans), issu de l’arbre de coaching de Sean McVay (33 ans), en est à sa première expérience à la tête d’une équipe. Pour son baptême du feu, il aura affaire à un quarterback vétéran, presque aussi âgé que lui (35 ans) et certainement le joueur le plus talentueux qu’il ait entraîné jusqu’ici. Le caractère particulier de la star a été mis sur le devant de la scène ces derniers mois. Le moindre accrochage pourrait causer de grands dégâts. Tourné vers l’avenir et désireux de chambouler les habitudes, à lui de trouver les bons mots pour ne pas froisser les susceptibilités.

Facteur(s) X

L’arrivée de Matt LaFleur aux commandes met davantage en lumière la position de tight-end que par le passé récent. Avec un penchant pour des formations à un running back et deux tight-ends, la réussite du système offensif des « cheeseheads » repose entre leurs mains.

Mélange d’expérience et de jeunesse, l’escouade de receveurs rapprochés possède les cartes pour combler le manque au poste de receveur. Bien qu’en perte de vitesse, Jimmy Graham a toujours eu des mains sûres et demeure une cible de premier choix à 33 ans. D’autant plus débarrassé de ses problèmes de pouce. Fort en situation de block, le rookie Jace Sternberger apprendra le métier à ses côtés pendant un an. Robert Tonyan a travaillé pendant la trêve avec le tight-end des 49ers George Kittle, un travail qui doit porter ses fruits. Sans oublier Marcedes Lewis, re-signé à l’intersaison, qui est le mieux équipé pour assumer les responsabilités de numéro 2.

Le(s) à joueur(s) à suivre : Aaron Jones

Aaron Jones peut réaliser une grande saison. Il en a le potentiel, et la nouvelle attaque mise en place est taillée sur-mesure pour lui. Sa production augmente, et il affiche la moyenne de 5,5 yards par portée sur ses deux premières années en 214 courses. Avec l’attention portée sur le jeu de course, il devrait avoir une charge de travail importante pour passer la barre des 1 000 yards en 2019. L’an dernier, le jeu au sol des Titans sous LaFleur s’est classé 7e de la ligue avec un grand derrick Henry (1 098 yards, 12 touchdown). Sous-exploité sous l’ère McCarthy dans les airs (26 réceptions pour 209 yards en 2018), son rôle en soupape de sécurité sera important. Cela ouvrirait encore plus de portes à Rodgers dans ses lectures.

Calendrier 

@Bears, Vikings, Broncos, Eagles, @Cowboys, Lions, Raiders, @Chiefs, @Chargers, Panthers, Repos, @49ers, @Giants, Redskins, Bears, @Vikings, @Lions.

En résumé

Malgré l’engagement de Gutekunst à améliorer la défense et le souhait de LaFleur de courir davantage avec le ballon, cette équipe avancera ou tombera avec Rodgers. S’il parvient à rester en bonne santé, Green Bay sera l’une des meilleures équipes en 2019. Après la saison dernière, il est facile d’oublier à quel point il a été bon pendant de nombreuses années. Mais pour que lui et son équipe puissent aller de l’avant, il lui faut un nouveau schéma offensif pour revenir à son niveau MVP et prouver que le problème ne venait pas de lui.

La défense avait déjà un beau noyau avec Jaire Alexander, Blake Martinez, Kenny Clark et Kyler Fackrell. Les arrivées de talents supplémentaires lors de la free agency ou de la draft, ainsi que le retour de Mike Pettine à la tête de cette escouade, devraient faire des dégâts dans une division relevée. Les Packers ont le personnel pour faire une bonne saison, mais devront batailler dur avec un calendrier compliqué.

Le pronostic : 10 victoires – 6 défaites

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