Histoire : les Washington Redskins

Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire des franchises NFL. Au programme ce dimanche, les Washington Redskins. Avec 3 victoires...

Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire des franchises NFL. Au programme ce dimanche, les Washington Redskins.

Avec 3 victoires au Super Bowl pour 4 participations entre 1981 et 1992, les Redskins ont été une des équipes dominantes de la fin du siècle dernier. Ce que l’on sait moins, c’est qu’ils l’ont été tout autant il y a près de 60 ans avec pas moins de 6 participations au NFL Championship en une décennie. Retour sur une franchise complexe, à laquelle le football d’aujourd’hui doit une partie de son identité. Hail to the Redksins !

Les Braves, ancêtres des Redskins, voient le jour en 1932 dans la ville de Boston sous l’impulsion de George Preston Marshall, Vincent Bendix, Jay O’Brien et Dorland Doyle. C’est en 1934 que l’équipe déménage au Fenway Park et prend le nom définitif de Redskins, pour ce qui semble être un hommage aux origines sioux de William « Lone Star » Dietz, entraîneur en chef de la franchise depuis l’année précédente. George Preston Marshall, seul propriétaire de l’équipe depuis 1934, délocalise les Redskins à Washington en 1937, au lendemain de leur saison la plus productive à Boston (7-5).

Sammy Baugh, à la fois QB, CB et P, est le seul joueur de l'Histoire à avoir statistiquement dominé la ligue en attaque, défense ET équipe spéciale au cours d'une même saison.

Après avoir échoué face aux Packers en finale nationale (21-06) en 1936 et sélectionné le quarterback « Slinging » Sammy Baugh au premier tour, les Redskins rendent une fiche de 8 victoires pour 3 défaites en 1937. Ils obtiennent leur premier sacre la même année sur une victoire 28 à 21 contre les Bears, peut-être porté par la fight song « Hail to the Redskins », écrite un peu plus tôt par la femme de George Preston Marshall. Un héritage qui perdure encore aujourd’hui, les Redskins étant l’une des rares franchises à disposer encore d’un marching band. Sammy Baugh est alors à l’origine d’une évolution technique majeure du football professionnel, popularisant la « passe en avant » au détriment du système de run-heavy majoritairement pratiqué.

Bears et Redskins se retrouvent en finale nationale en 1940 pour un match unilatéral au terme duquel les Bears s’imposent par 73 à 00, plus large victoire jamais enregistré en NFL. Ce jour-là, la défense de Chicago enregistre un total hallucinant de 8 Interceptions pour 4 Fumbles, ne laissant aucune chance à l’offensive des Redskins. L’affront est réparé en 1942, par une victoire de la capitale 14 à 06 qui scelle leur second titre.

Nouvelle défaite pour la franchise en 1943 (41 à 21 en faveur des Bears) puis 1945 (15 à 14 en faveur des Cleveland Rams). Ce différentiel d’un point enregistré contre les Rams est la cause d’un Safety survenu lors du premier quart-temps. Une action à l’origine de la règle « Baugh/Marshall », décrétée l’année suivante, qui stipule qu’une passe qui heurte les poteaux de la End-Zone (placé sur la ligne d’en-but à l’époque) est déclarée incomplète. Toujours est-il qu’en 1945, une telle erreur entraîne un Safety.

Dans l’actu malgré le déclin
A compter de ce jour, les Redskins amorcent un lent déclin. Malgré des résultats en baisse, George Preston Marshall parvient à négocier un accord qui maintient l’équipe sur le devant de la scène. En 1950, les Redskins sont la première équipe à disposer d’une couverture télévisuelle complète avec 12 matchs retransmis.

Bobby Mitchell atterit à Washington en 1962 comme running-back, un poste qu'il n'occupera qu'une saison. Déplacé au poste de receveur, il capte 72 passes pour 1 384 Yards dès sa première année. Sélectionné au Pro-Bowl à 4 reprises, il est entré au Hall of Fame en 1983.

Il n’en reste pas moins qu’une série de décisions sportives douteuses continuent de creuser la tombe des Redskins. A commencer par la Draft de 1946 et la sélection au premier tour de Cal Rossi, un running-back non-éligible selon les règles en vigueur. George Preston Marshall revient à la charge en 1947 et le sélectionne de nouveau. Ironie du sort, Rossi refuse d’embrasser une carrière sportive…

Raciste jusqu’au bout des ongles, George Preston Marshall est forcé à sélectionner un joueur de couleur en 1961. Le running-back Ernie Davis débarque ainsi à Washington au lendemain de la Draft. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le voilà dans un avion pour Cleveland en échanges des services du futur Hall of Famer Bobby Mitchell, un autre joueur de couleur…

Ernie Davis meurt en 1963 des suites d’une leucémie diagnostiquée par l’équipe médicale des Rams, sans jamais avoir posé le pied sur un terrain NFL. Son histoire est l’objet du film « The Express », produit en 2008, qui fait référence à son surnom universitaire ; « l’Elmira Express ». George Preston Marshall, dont la santé mentale décline depuis 1962, décède à son tour en 1969 et c’est un actionnaire minoritaire de la franchise, Edward Bennett Williams, qui lui succède.

La période dorée
Après un bref interlude avec Vince Lombardi aux commandes, George Allen débarque à Washington. Il y échange 4 des 5 choix de Draft dont il dispose en 1971, et s’attache les services de vétérans critiqués comme le quarterback des Saints, Billy Kilmer. La moyenne d’âge de l’équipe atteint rapidement les 31 ans, ce qui vaut à l’effectif d’être connu sous le nom « d’Over The Hill Gang ».

Joe Gibbs, c'est 4 participations au Super Bowl pour 3 victoires en 12 ans, ainsi qu'un bilan de 140 victoires pour 65 défaites sur la même période. La figure contemporaine la plus marquante du football à Washington.

George Allen mène son armée de vétérans à  5 saisons au bilan positif sur 7 jouées, une victoire au NFC Championship Game en 1972 (26-03 contre Dallas) et une défaite face à aux invincibles Dolphins lors du Super Bowl VII (14-7). Des résultats probants, qui ne peuvent néanmoins être comparé à ceux enregistré par Joe Gibbs, qui remporte 3 Super Bowl (XVII, XXII et XXVII) en 12 ans aux commandes des Redskins. Sa campagne s’ouvre en 1982 contre ces mêmes Dolphins, défaits 27 à 17. Le running-back John Riggins est nommé MvP de la rencontre avec 166 Yards au sol en 38 tentatives, ce qui constitue 2 nouveaux records. Si l’on ajoute à ce total une réception de 15 Yards obtenue lors de la première mi-temps, Riggins cumule seul plus de Yards que toute l’attaque de Miami durant ce match (176 Yards).

Après une défaite aux mains des Raiders (38 à 09) lors du Super Bowl XVIII, les Redskins accrochent un nouveau sacre contre les Denver Broncos en 1988. La franchise s’approprie alors le livre des records avec 602 Yards obtenus en attaque pour un total de 280 Yards au sol et 6 TD’s, dont 5 au cours d’un même quart-temps, le tout en rattrapant un déficit initial de 10 points pour une victoire finale 42 à 10… Absolument E-NOR-ME!

Le dernier titre survient en 1992, contre les Buffalo Bills (37 à 24). Une saison magique pour les fans de Washington, qui envoie 8 joueurs au Pro-Bowl, dont 3 receveurs qui cumulent en moyenne 3 045 Yards et 210 réceptions/saison depuis la fin des années ’80 ; Art Monk (peut-être le meilleur joueur de l’histoire des Redskins), Gary Clark, et Rick Sanders. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et la capitale ne fait pas exception. Joe Gibbs se retire en 1992 après 12 saisons à la tête des Redskins pour créer sa propre écurie NASCAR. Il raccroche alors avec un bilan de 140 victoires pour 65 défaites enregistrées entre 1981 et 1992.

L’échec de la méthode Snyder
Ni le recrutement de Norv Turner (actuel HC des Chargers) en 1994, ni la construction du FedEx Field en 1996 ne freinent un nouveau déclin et le retour de Joe Gibbs en 2004 n’est guère plus efficace. Les Redskins alternent le bon (retour en Playoff en 2005 et 2007) et le moins bon (fiche de 6 victoires 10 défaites en 2004 puis 5 pour le double de défaites en 2006). Gibbs se retire définitivement en 2007, laissant la place à Jim Zorn puis Mike Shanahan, depuis 2010.

Ces changements et les nombreux énormes contrats donnés à des joueurs douteux par Daniel Snyder, le propriétaire depuis 1999, sont des échecs.  Le contrat de 100 millions donné à Albert Haynesworth est le symbole de la méthode Snyder et la preuve que l’argent n’achète pas l’alchimie qui fait gagner une équipe. L’homme dilapide son énorme fortune mais ne parvient pas à obtenir de résultats probants.

En 2010, l’expérience Donovan McNabb est un nouvel échec et les Redskins postent un bilan de 6 victoires pour 10 défaites. Aujourd’hui, l’équipe peine à se trouver une identité au poste de quarterback, John Beck et Rex Grossman étant à l’essai pour la saison 2011. Avec un bilan de 3 victoires pour 3 défaites avant un déplacement à Buffalo, les Redskins pourraient être rapidement distancés dans la course au sein de la NFC East… Un sursaut d’orgueil pourrait-il relancer durablement la franchise ? Rien n’est moins sûr.

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