Bills – Colts (15-41) : Jonathan Taylor, taille patron

Auteur de 5 touchdowns et 204 yards cumulés, le running back a massacré la meilleure défense de la ligue.

Buffalo Bills (6-4) – Indianapolis Colts (6-5) : 15-41

Il fallait oser, mais Indianapolis l’a fait. Les Colts ont attaqué leurs adversaires sur leur terrain de prédilection, le jeu au sol (264 yards gagnés). Symbole de cette réussite, Jonathan Taylor (32 courses, 185 yards, 4 touchdowns + 3 réceptions, 19 yards, 1 touchdown), arme numéro un de cette attaque, qui a pu compter sur une ligne offensive revenue à un excellent niveau. Le coureur a été de tous les bons coups, se chargeant de faire payer les erreurs de Buffalo (3 interceptions, 1 fumble perdu, 2 field goals manqués, 7 pénalités) pour faire grimper l’addition.

Face à la meilleure défense de la ligue dans les tranchées, le probable meilleur coureur de la ligue depuis la blessure de Derrick Henry a justifié ce statut avec une prestation XXL. L’escouade dirigée par Leslie Frazier n’avait laissé que l’unique coureur de Tennessee franchir les 70 yards au sol jusque-là. Le joueur de 2e année a fait mieux en seulement une mi-temps (79 yards). Statistiquement, il a dépassé son ainé et trône désormais en tête du classement des yards gagnés au sol. Ses 5 touchdowns et 204 yards lui permettent également de rentrer dans l’histoire. Il appartient désormais au club très fermé des running backs ayant franchi la barre des 1000 yards au sol et 10 touchdowns inscrits au cours de leurs 2 premières années dans la ligue. Il rejoint par la même occasion Lydell Mitchell (Colts) et LaDainian Tomlinson (Chargers) avec un 8e match consécutif à plus de 100 yards gagnés cumulés et au moins un touchdown inscrit dans toute l’histoire de la NFL. Surtout, il offre à Indianapolis un succès précieux dans l’optique d’une place en playoffs, et une première victoire face à un adversaire au bilan positif. Seul ombre au tableau, la nouvelle blessure de Quenton Nelson.

Indianapolis qui rit

Cinq victoires sur les 7 dernières sorties, les Colts sont clairement dans une forme ascendante depuis deux mois. La première mi-temps a été une copie conforme de la situation actuelle. 30 minutes au cours desquelles ils ont dominé les débats. Offensivement, Frank Reich a décidé de jouer la carte de l’agressivité et de l’audace, en appuyant au sol, tout en conservant une alternance avec le jeu aérien pour tromper son adversaire. Un pari payant. Bien en jambes, Carson Wentz (11/20, 106 yards, 1 touchdown) connait un début de rencontre quasi parfait (6/8) et parvient à trouver ses cibles pour faire avancer les chaines. Mais cette réussite est surtout symbolisée par l’homme en forme du moment, Jonathan Taylor, qui a martyrisé l’arrière-garde de Buffalo. Omniprésent, le running back est de tous les bons coups. Coureur, receveur, le numéro 28 profite des blocs offerts par sa ligne offensive pour regagner par deux fois la end-zone sur les deux premières séries d’Indianapolis.

Groggy, Buffalo connait du retard à l’allumage avec l’interception lancée par Josh Allen (21/35, 209 yards, 2 touchdowns, 2 interceptions) dès la série inaugurale. Très vertical, le plan de jeu souhaité par Brian Daboll porte enfin ses fruits, Allen trouvant Stefon Diggs (4 réceptions, 23 yards, 2 touchdowns) pour les premiers points de la rencontre côté Bills. La 24e passe de touchdown encaissée par les Colts cette saison, pire équipe de la ligue dans cet exercice. L’une des rares lueurs dans le ciel bien terne qui planait au-dessus du Highmark Stadium ce soir.

Buffalo qui pleure

Ce sursaut n’enraye en rien la spirale positive des Colts. Au contraire, tout leur réussit. Un field goal ajouté, avant que les équipes spéciales n’entrent à leur tour en scène sur l’engagement. Isaiah McKenzie trébuche sur le retour et laisse et échapper le cuir sur ses 15 yards. T.J Carrie récupère la possession et place son attaque en excellente position. Taylor ne se fait pas prier pour convertir l’offrande en s’envolant par-dessus sa ligne offensive pour accroitre l’avantage des visiteurs au tableau d’affichage (7-24).

Tout cela avant que la réussite ne pointe le bout de son nez. Sous la pluie, Tyler Bass voit ses deux tentatives de field goal (57 et 49 yards) échouer juste avant et après la coupure. Mais la chance sourit audacieux. Auteur de sa seconde interception de la soirée, Josh Allen plombe un peu plus les chances de son équipe de revenir. Le 3e quart-temps est du même acabit que le premier. Aux abonnés absents, la défense de Buffalo ne parvient pas à stopper Taylor et accumule les pénalités. Le coureur en profite pour faire parler son sens de l’esquive et inscrire deux nouveaux touchdowns au sol, alors que le dernier acte n’a pas encore commencé (7-38).

Malgré l’ampleur de la déroute, Buffalo ne lâche pas pour autant l’affaire. Allen se connecte à nouveau à Diggs pour réduire l’écart, avant de convertir lui-même au sol à deux points. Mais le mal est déjà fait. Michael Badgley ajoute un autre field goal et du sel sur la blessure (15-41). Les derniers points d’une partie à sens unique. Les deux entraineurs font alors tourner leurs effectifs dans les ultimes minutes, laissant suffisamment de temps à Mitch Trubisky de lancer une interception pour clore les débats.

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires